Les forêts

La République Démocratique du Congo possède environ 155 millions d’hectares de forêts naturelles, avec un taux de couverture de près de 60% du territoire, soit 10 pour cent de l’ensemble des forêts tropicales du monde et environ 45 pour cent de celles d’Afrique. Les formations forestières sont composées de: forêts de cuvette, forêts denses de montagne, forêts denses tropophiles, forêts claires et galeries forestières, forêts de transition, savanes et de mangroves.

Ces forêts possèdent une immense diversité d’espèces végétales et biologiques, constituant ainsi un atout important pour le développement du pays. Ainsi, ces forêts abritent environ 480 espèces de mammifères, 1090 espèces d’oiseaux, 220 espèces de batraciens, 350 espèces de reptiles et plus de 10 000 espèces d’angiospermes dont environ 3 000 seraient endémiques. Cette riche flore a été recensée et se répartit dans environ onze écosystèmes forestiers. Elle est intégralement ou partiellement protégée et gérée dans un système d’aires protégées et autres unités de gestion composées de 8 parcs nationaux, 57 réserves et domaines de chasse, 3 réserves de biosphère, 117 réserves forestières de production, 3 jardins zoologiques et 3 jardins botaniques (Source : FAO).

Source: «Carte de l’occupation du sol de la République Démocratique du Congo, UCL-Geomatics (Louvain-la-Neuve, Belgique) 2006».

Le niveau de l’exploitation est faible, au regard du potentiel de production estimé à environ 6 millions de m3 par an. En effet, moins 100 000 ha de forêts sont annuellement alloués à l’exploitation forestière et ce sont moins de 300 000 m3 qui sont extraits, soit à peine un arbre par un à deux hectares et ce, en mettant en œuvre une politique d’exploitation à faible impact.

Par contre, le volume de production de bois d’œuvre en y incluant le secteur informel, atteindrait chaque année entre trois et quatre millions de mètres cubes. Ce chiffre est extrêmement faible par rapport à la production du bois de chauffe qui s’élèverait, selon les estimations, à 82,5 millions de mètres cubes par an. Le bois d’œuvre est principalement (à plus de 90 %) exploité de façon artisanale et, dans une mesure nettement moindre, dans des concessions forestières. En effet, un auteur, Lawson (2014) calcule que l’exploitation forestière artisanale représente au moins 87 % de toutes les activités d’exploitation forestière, et un autre, Lescuyer estime ce chiffre à 93 %.

L’exploitation s’est progressivement concentrée sur les zones les plus accessibles (massifs du Mayombe et de la Cuvette centrale principalement localisés dans les provinces du Bas Congo et de Bandundu) et dans la Province Orientale. 

En plus du bois d’œuvre, les forêts contribuent à hauteur de 90% environ à la satisfaction des besoins énergétiques des populations, particulièrement des grands centres urbains tels que la ville de Kinshasa (environ 10.000.000 d’habitants et une capacité totale de fourniture d’électricité domestique, industrielle et publique qui serait inférieure à 300MW). La consommation en bois de chauffe a été estimée à environ 4 millions de m3 par an.

Les forêts sont menacées de dégradation non seulement par des coupes non contrôlées, mais surtout par la mise en culture itinérante pour la production vivrière qui convertirait annuellement une superficie estimée à environ 532 000 ha de forêts, entraînant ainsi des pertes importantes en matière de biodiversité. Ce phénomène a été aggravé par les afflux massifs de réfugiés, lors des évènements dramatiques du Rwanda en 1994 (plus de 2 500 000 réfugiés dans l’est et l’ouest du pays au Kasaï et au Kivu).

La mise en œuvre de mesures permettant la conservation de ces 532 000 hectares constitue une priorité à l’échelon de la planète tant pour le développement socio-économique, la conservation de la diversité biologique que pour la régulation climatique (absorption des gaz à effet de serre).

Politique forestière et approvisionnements

En matière de conservation de la nature, la RDC a signé ou ratifié 21 protocoles et conventions internationales dans le domaine de l’environnement dont cinq ayant un rapport étroit avec la gestion des ressources forestières : Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles (1968); Convention des nations unies sur les changements climatiques (1992); Convention sur la diversité biologique (1992); Accord international sur les bois tropicaux (1992); et Convention sur le commerce international des espèces sauvages de flore et de faune menacées d’extinction (CITES, 1973).

Les pays africains ont tous opté pour l’industrialisation de la filière bois comme axe prioritaire de développement majeur du secteur forestier. La transformation plus poussée des bois apparaît aujourd’hui comme un outil de développement socio-économique et de gestion durable des forêts tropicales.

Les membres de l’OAB ont promu des politiques forestières et industrielles accordant une grande importance à l’industrialisation. Ces politiques ont été traduites par des lois forestières et règlements dont beaucoup sont en cours de révision actuellement.

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