Récolte et impact

L’exploitation forestière à impact réduit est constituée de l’ensemble des mesures permettant de diminuer les impacts négatifs, pour l’homme et l’environnement, des opérations d’exploitation forestière.

Développées à partir du Code régional d’exploitation à faible impact dans les forêts denses humides d’Afrique Centrale et d l’Ouest (FAO 2003), elles ont été adaptées au contexte du Congo et ont fait l’objet d’un Guide Opérationnel spécialement consacré à ces techniques.

SODEFOR les a adoptés dans leur intégralité et elles sont désormais mises en oeuvre sur toutes les concessions en activité.

Les zones d’exclusion

Certaines zones dans la série productive et des zones avoisinantes sont plus sensibles que d’autres à une exploitation. Afin de les protéger, une exclusion d’exploitation s’avère nécessaire. Nous réduisons ainsi l’impact sur les populations, la ressource et l’environnement.
Les zones à exclure sont :

  • Zones non exploitables : zones marécageuses, zones à forte pente (pente supérieure ou égale à 30%) et zones de rochers ;
  • Zones à valeur culturelle ou religieuse : forêts ou arbres sacrés ;
  • Zones d’importance écologique, scientifique ou touristique : zones à très grande diversité floristique ou faunique, habitats d’espèces endémiques, habitats uniques et fragiles, etc. ;
  • Zones sensibles, c’est-à-dire en bordure des cours d’eau permanents, des marigots, autour des marécages. Largeur minimum des zones sensibles :
1. Largeur < 10m50 m sur chaque rive
2. Ravines10 m de chaque côté
3. Ruisseaux ou marigots20 m de chaque côté
4. Marécages10 m à partir de la limite
5. Tête de source150 m autour

Les arbres à protéger

Les arbres à protéger lors de l’exploitation sont classés en 3 types :

1. Les arbres d’avenir : Ce sont ces arbres qui reconstitueront le volume exploitable après une rotation. Ils sont par conséquent à protéger afin que ce volume puisse se reconstituer. Ces arbres seront marqués d’un « Ø ».

2. Les arbres patrimoniaux : Les études sociales effectuées lors de l’élaboration du plan d’aménagement identifieront les éventuels arbres patrimoniaux. Ces arbres sont de grande importance sociale et par conséquent à protéger. Ils seront marqués d’un « P ».

3. Les semenciers : De toutes les tiges numérotées lors du comptage des essences à exploiter on soustraira certains arbres qui serviront de semenciers. Ils porteront un numéro, mais seront marqués d’un « P » lors du pistage.

Le réseau routier et parcs à grumes

Le réseau routier et les parcs à grumes assurent une évacuation de la ressource forestière.

Ils sont indispensables mais ont des impacts directs et indirects non négligeables. Nous planifions et optimisons ce réseau de pistes de débardage et les parcs à grumes  de la façon suivante:

  • En évitant les zones peu riches en bois ;
  • En contournant les zones à forte pente, marécageuses, écologiques, sensibles, etc.
  • En limitant autant que possible la surface des parcs à grumes;
  • En respectant une déforestation maximum de 30 m pour les routes et leur emprise;
    crédit R. Garrigue
  • En maintenant des ponts de canopée, au  minimum tous les 5 kilomètres, et en ouvrant les andains
  • En construisant et en  maintenant des structures de drainage appropriées pour collecter et évacuer les eaux
  • En évitant des perturbations aux rives des cours d’eau ;
  • En préservant les arbres d’avenir et patrimoniaux dans la planification.
    crédit R. Garriguecrédit R. Garrigue

 

Pour construire ces routes, nous utilisons :

Des bulldozers Caterpillar (tracteurs à chenilles) pour ouvrir les routes,

crédit R. Garrigue

Des chargeurs afin de charger la latérite dans les bennes

crédit R. Garrigue

Des camions bennes afin d’amener la latérite pour recharger les routes

crédit R. Garrigue

Des excavatrices pour creuser fossés et drains

Des niveleuses pour profiler la chaussée,

crédit R. Garrigue

des compacteurs pour tasser le sol.

Récolte contrôlé

La récolte est une opération essentielle dans l’exploitation forestière. Il doit être réalisé en toute sécurité et en préservant au maximum les tiges d’avenir pouvant être endommagées lors de la chute de l’arbre. Pour ce faire, depuis octobre 2005 et régulièrement chaque année des formations sont délivrées. La technique enseignée et désormais en vigueur se décompose de la façon suivante :

  • Déterminer la direction de chute par une analyse précise des zones déséquilibrées de l’arbre ;
    crédit R. Garrigue
  • Repérer les zones de compression et de tension afin que la découpe attaque en priorité les zones de compression ;

 

  • Nettoyer le fût à la hauteur d’abattage (termitière, lianes…) et préparer les chemins de fuite sur la place d’abattage  ;
    crédit B. Barbichecrédit B. Barbiche
     
  • Abattre le plus bas possible pour les arbres à contreforts peu développés;
    crédit R. Garrigue
  • Egobeler si nécessaire (enlèvement des contreforts gênant la réalisation de l’entaille);
    crédit R. Garrigue
  • Réaliser une entaille directionnelle suffisante : profondeur de 1/5 à 1/3 du diamètre du tronc ;
    crédit R. Garrigue
  • Réaliser une coupe à cœur (sauf pour les petits arbres de moins de 40 cm de diamètre en éclairage de route) ou coupe en mortaise pour les gros arbres ;
    crédit R. Garrigue
  • Rréaliser une charnière d’abattage conforme ;
    crédit R. Garrigue
  • Libérer les pattes de retenue pour provoquer la chute de l’arbre.
    crédit B. Barbichecrédit B. Barbiche

Le débusquage et le débardage

Le débusquage et le débardage constituent les premières étapes de transport des bois en grumes, plus précisément de l’endroit d’abattage au parc de chargement. Les impacts de ces deux étapes sont toujours très négatifs à cause des dégâts aux sols et au peuplement résiduel. Ces impacts inévitables peuvent quand même être réduits :

  • En utilisant le tracé optimal pour débarder les grumes (le plus droit et le moins large) en évitant des virages trop serrés;
  • En évitant les arbres à protéger ;
  • En limitant au minimum les franchissements de cours d’eau et dans le cas où ceci est impossible, en prenant des précautions (lit de billes, perpendiculaire à la berge, passage par un lit rocheux, etc.) ;
  • En limitant l’utilisation des bulldozers au débusquage ou débusquage prolongé et même en choisissant d’autres moyens d’extraction en cas de pente forte;
  • En utilisant au maximum le treuil et le câble pour le débardage là où la dimension et le poids des grumes le permettent

Les operations post-exploitation

Afin de laisser les zones exploitées dans un état qui facilite la régénération ultérieure et éviter toute atteinte supplémentaire à l’environnement, nous réalisons certaines opérations après l’exploitation :

  • Réhabilitation des pistes de débardage et parcs à grumes ;
  • Evacuation de tous les débris d’exploitation dans les zones de protection des berges, et de tout obstacle freinant le libre passage des eaux ;
  • Fermeture à la circulation des routes qui ne seront pas utilisées avant la deuxième rotation (laps de temps pendant lequel nous laissons la forêt se régénérer soit 25 ans). La fermeture des routes peut être faite à l’aide de grumes, de fossés creusés ou de barrières cadenassées.
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